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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/251

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verties en lois dans la session dernière, ont modifié le tarif des houilles. Elles ont créé trois zones : l’une qui comprend toute la frontière maritime du nord jusqu’à Rouen, la deuxième allant de Rouen jusqu’aux Sables d’Olonne, et la troisième des Sables aux Pyrénées. Les droits de la zone nord sont fixés à 1 fr. 10 c., ceux de la zone du centre à 66 cent., et celle du midi à 33 cent.; la frontière de terre restant soumise au même droit de 33 centimes.

L’établissement de ces zones, qui sont ainsi comme autant de barrières nouvelles élevées entre différentes provinces qui les avaient toutes détruites à grand’peine en 1789, ont excité de nombreuses et justes réclamations de la part des villes de Nantes et de Rouen qui se trouvent dans les zones néfastes. Les plaintes de Nantes ont été entendues à moitié, et on y a fait une demi-justice en créant pour elle le droit de 66 cent. qui n’existait pas. Quant à Rouen et tout le Nord, la question est restée pendante, parce que l’administration a craint, en réduisant les droits qu’ont à supporter les bouilles que consomme cette partie de la France, de nuire à l’industrie belge avec laquelle nous sommes dans les rapports les plus intimes, ce qui serait arrivé si l’on avait permis l’entrée des houilles anglaises, sous le droit de 33 centimes. C’est-à-dire que pour favoriser les extracteurs étrangers, on n’a pas craint de sacrifier un grand nombre d’industriels français, en les soumettant à un droit différentiel triple de celui perçu sur les houilles belges.