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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/265

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dont 23 exploitations ont jusqu’à 90 pieds d’épaisseur ; ce qui ferait 60 millions de tonneaux par mille ou 6 milliards de quintaux métriques. Admettez qu’on en perde la moitié, ce serait toujours 30 millions de tonneaux par mille, et en comparant ce produit à la consommation actuelle, il y aurait dans ces mines seules de quoi fournir à la consommation de l’Angleterre pendant 2000 ans : les mines de Newcastle et autres en contiennent quatre ou cinq fois plus, de sorte que l’Angleterre peut dormir tranquille peudant dix mille ans. L’Écosse est aussi fort riche en houille, bien qu’elle ne le soit pas autant que l’Angleterre ; quant à l’Irlande, elle est de beaucoup inférieure, malgré ses nombreuses tourbières. Cela seul suffirait pour expliquer la différence des ressources que possèdent les trois royaumes.

Le grand accroissement qu’a pris l’exploitation des houillères en Angleterre a servi au développement de la marine. Je vous disais tout à l’heure que 1400 navires montés, par 15000 matelots, étaient constamment occupés au transport du combustible ; n’y a-t-il pas lieu à critiquer le système que nous suivons pour encourager notre marine. À quoi servent donc toutes les dépenses que nous faisons pour la pêche de la morue ? Est-ce au loin que les grands capitaines anglais se sont formés ? non, c’est dans la charbonnerie, dans la Méditérannée et dans la Baltique, que les Drack, les Cook et tant d’autres, ont acquis les connaissances qui les ont rendus les illustrations de leur pays. C’est dans les