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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/391

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chrétienne, et qui avaient été envoyés en mission dans différentes parties de l’Inde et de la Chine, où ils avaient étudié tous les procédés observés dans l’éducation des vers-à-soie et la fabrication des étoffes, vinrent lui offrir de l’initier à ce qui était resté jusque-là un mystère. Encouragés par ses promesses, ils partirent de nouveau pour la Chine, où ils remplirent d’œufs de vers-à-soie des cannes creusées en dedans. Les ayant rapportés à Constantinople, ils les firent éclore dans du fumier, et les nourrirent avec les feuilles d’un mûrier sauvage. Les essais ayant réussi, on éleva bientôt une grande quantité de ces insectes dans la Grèce et surtout dans le Péloponèse. Entre autres bienfaits des croisades, elles dotèrent l’Europe occidentale de l’industrie sétifère. Ce fut en revenant de la Terre-Sainte, que le comte Roger, passant en Grèce comme un torrent, dit un auteur du temps, entraîna les fabriques de soie en Sicile et en Calabre, d’où elles se propagèrent dans le royaume de Naples et dans toute l’Italie. Après la conquête de Naples, les mûriers blancs et les vers-à-soie furent introduits en Dauphiné ; le peu de réussite de ces essais allait y faire renoncer, lorsqu’un jardinier de Nismes, nommé Troncat, forma une pépinière de mûriers blancs qui donna de si bons résultats et fournit de si excellents sujets, que leur culture s’établit bientôt d’une manière générale dans toutes les provinces du midi de la France.

Je ne vous parlerai pas de tous les systèmes essayés pour garantir les vers des maladies aux-