Aller au contenu

Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/395

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

forment une enveloppe semblable à un œuf, et se placent au milieu.

Liquide dans le corps du ver, la matière soyeuse qui sort par les deux orifices de sa bouche en deux fils parallèles, se durcit au contact de l’air, et les deux fils agglutinés n’en forment plus qu’un. Au bout de 6 à 8 jours, lorsque le cocon est terminé, on laisse sur les branches ceux qu’on veut garder pour avoir de la graine, et on expose les autres, soit à la chaleur du soleil, soit à un courant de vapeur produite par l’eau bouillante. Cette opération a pour objet de tuer le ver qui, si on le laissait plus long-temps, se transformerait en papillon et percerait le cocon qui serait alors perdu : on ne laisse arriver à cet état que ceux qu’on a destinés à la production de la graine qui ne doit éclore que l’année suivante.

Voici sur cette partie de l’histoire de la soie quelques chiffres de rendement qui ne sont pas sans intérêt :

10 à 11 part. de feuilles de mûrier pr 1 p. de cocon ;
100 id. cocon                                     8 id. soie filée ;
1 once de graine produit 80 livres de cocon ;
1 livre de cocon        id.     1 once de graine.

La soie d’un cocon pèse 2 grains 172, et fournit un fil qui varie de 5 à 600 mètres de longueur.

Pour obtenir ce fil, il est nécessaire de faire dissoudre le gluten qui enveloppe tout le cocon, et colle tous les fils ensemble ; opération qui s’appelle le tirage s’exécute de la manière suivante : Les cocons sont placés dans une bassine en cuivre remplie d’eau que l’on échauffe au moyen cette