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Page:Blanqui - Critique-sociale II.djvu/14

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critique sociale

de l’auréole du sacrifice. Dans cette poétique monographie, le prêt à intérêt se transforme en bienfaiteur, et le monde lui doit des autels.

« L’épargne est sa mère », s’écrient les princes de la science, « l’épargne, la plus utile, la plus méritoire, la plus sainte des vertus. Parmi les hommes, les uns, dans leur imprévoyance, ne savent rien réserver. D’autres, au contraire, soigneux et prudents, épargnent en vue de l’avenir, au prix des souffrances et des privations. Le capital sort de cette puissance du sacrifice. »

Oui, dans la société humaine qui vit uniquement de réciprocité et d’échange, il y a des spéculateurs sans scrupules qui se serrent le ventre, afin de ne pas acheter le produit du voisin, tout en plaçant le leur, et qui profitent ensuite de la détresse causée par cette vilenie pour lever un impôt sur leurs victimes. Ils rendent le mal pour le bien. Ce sont des flibustiers et ces flibustiers se font ainsi des capitalistes.

1867.

Le peuple, seul véritable consommateur, parce qu’il n’épargne pas. L’épargne tue l’échange.

Février 1868.