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Page:Blanqui - Critique-sociale II.djvu/8

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critique sociale

charlatanisme qui a prétendu en faire une pilule soporifique contre les agitations populaires.

La caisse d’épargne est une création rétrograde, une pensée d’égoïsme et de corruption qui, par un destin assez ordinaire, s’est prise au piège de sa propre duplicité.

1850.

La caisse d’épargne, cette merveilleuse institution de la philanthropie, est une jonglerie et un mensonge.

Pour preuve, il suffit de pousser le principe jusqu’au bout : tous les Français sont déposants. Quel est le résultat ? La nation payant d’une main, comme impôt, ce qu’elle touche de l’autre, comme revenu. Perte sèche : les frais d’administration, c’est-à-dire les frais de l’impôt à percevoir et les frais de distribution.

Supposez maintenant que des travailleurs, — un vingtième de la population, — touchent vingt millions d’intérêt pour un versement de cinq cent millions. Ils se paient à eux-mêmes la vingtième partie de leurs rentes. Le surplus est prélevé sur l’impôt ; ils grèvent donc la France d’une charge de dix-neuf millions qui s’accroît chaque année par la continuité de la rente touchée.

C’est un emprunt continu et indéfini. Cet emprunt permanent crée une dette flottante et