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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/139

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CHAPITRE IV

Après le court entretien qu’il avait eu, en plein air, avec le colonel Mornac, Robert de Bécherel était rentré chez lui tout réconforté.

Ce colonel philosophe se trouvait être précisément le Mentor qu’il lui fallait : un Mentor indulgent, mais résolu, qui excusait les fautes, sans transiger avec les principes. Il avait suffi qu’il se prononçât énergiquement pour que Robert comprît ce que valait l’aimable Gustave qui jouait si lestement avec l’argent et avec le crédit d’un camarade, retrouvé par hasard, après des années d’oubli.

Robert, maintenant, était fermement décidé à laisser dans la caisse de l’agent de change le produit d’une opération faite sans son consentement, et à planter là le remisier peu scrupuleux qui s’était servi de son nom.

Il se promettait aussi d’en finir sans retard avec le sieur Marcandier, dit Rubis-sur-l’ongle, qui ne lui inspirait aucune confiance.

Mieux valait assurément avoir pour créancier M. de Mornac, ancien ami de son père, que de rester à la discrétion d’un usurier suspect.