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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/145

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La portière n’était pas dans sa loge, mais il connaissait le chemin et il n’avait plus besoin de se renseigner. Il continuait donc à grimper, lorsque, en débouchant sur le palier du premier étage, il vit se dresser devant lui, armée d’un balai, la mégère avec laquelle il avait déjà eu maille à partir.

Le palier n’était pas beaucoup mieux éclairé que le corridor d’entrée : cependant la Rembûche reconnut le visiteur de l’avant-veille et en le voyant s’apprêter à forcer le passage, elle croisa la baïonnette, c’est-à-dire qu’elle empoigna à deux mains son balai par le manche et qu’elle en présenta les brins poussiéreux au visage de Robert de Bécherel.

M. Marcandier ? lui demanda-t-il, comme la première fois.

— Il n’y est pas, répondit la vieille, d’une voix de matou en colère. Décanillez !… et plus vite que ça.

— Je vous dis qu’il m’attend.

— C’est pas vrai… et je vous dis, moi, que vous ne monterez pas… pour espionner comme l’autre matin. Vous m’avez fait avoir des raisons. Mais aujourd’hui vous ne passerez pas. Les mouchards n’entrent pas ici.

— Insolente drôlesse !

— Oh ! ne faites pas le malin et décampez illico ou bien je crie à l’assassin. A-t-on jamais vu un roussin qui veut entrer de force dans une maison honnête !

— Vous mériteriez une verte correction, mais je me respecte trop pour vous l’appliquer. J’ai besoin de parler à M. Marcandier. Faites-moi place.