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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/148

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roussin, c’est-à-dire, en argot parisien, d’agent de police.

Ce fut un trait de lumière. Ces aimables épithètes se rapportaient évidemment à l’exploration qu’il avait faite du corridor aboutissant à une porte de fer, au troisième étage, tout près de l’appartement occupé par Rubis sur l’ongle, qui l’avait tancée vertement pour avoir laissé ouverte la porte de ce corridor. Et si ce personnage l’avait grondée, c’est qu’il attachait une importance toute particulière à ce que personne ne découvrit la porte en question.

Donc, cette porte cachait un mystère que Marcandier ne voulait pas laisser pénétrer. Les histoires qu’il débitait à propos des cris entendus par Robert n’étaient que des mensonges destinés à lui donner le change. Il n’y avait derrière cette porte ni dentiste, ni femme en couches. Il y avait quelqu’un qui souffrait et qu’on retenait là par force.

Sur cette conclusion assez hasardée, l’imagination de Bécherel se mit à galoper et il se représenta Marcandier comme un de ces félons du temps de la chevalerie qui enfermaient dans une tour obscure une reine détrônée.

De là à rêver de la délivrer, il n’y avait qu’un pas pour un garçon de sa trempe, et ce pas, il l’eut bientôt franchi.

Cette idée s’empara si bien de son esprit qu’il oublia momentanément un autre projet qui l’intéressait davantage : la recherche des parents de Violette. Il avait tout le temps d’entreprendre ce voyage de découvertes qu’il voulait faire au Havre et il avait au contraire sous la main le mystère de la rue de Rodier. C’était même une bonne occasion de s’essayer