Aller au contenu

Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/165

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ce fond du tableau ne l’intéressait pas et il ne perdit pas son temps à l’examiner. Il fit face à Paris, et en regardant à sa gauche, il découvrit aussitôt la tour à moitié démolie où il venait de grimper. Elle lui servit de point de repère pour retrouver l’hôtel qui s’élevait du même côté, mais plus bas, et il se mit à descendre la rue en se tenant au milieu de la chaussée.

Il reconnut bientôt que ce logis de très bonne apparence était inhabité, pour le moment : les persiennes étaient closes aux fenêtres des deux étages qui surmontaient le rez-de-chaussée. Mais il ne paraissait pas qu’il fût abandonné, car la façade avait été blanchie tout récemment.

Sans doute, les locataires étaient absents, quoique ce ne fût pas la saison des voyages, et ils pensaient que leur propriété se garderait bien toute seule, puisqu’ils n’y avaient laissé personne, autant qu’on pouvait en juger du dehors.

Robert ne songea point à se renseigner. Il aurait craint de gâter son affaire en questionnant des domestiques bavards qui raconteraient dans le quartier qu’un monsieur était venu prendre des informations sur leurs maîtres.

Et d’ailleurs, le véritable point d’attaque n’était pas de ce côté.

Il se contenta de chercher un endroit d’où il pût voir de face le pignon du bâtiment suspect, et cet endroit, il le trouva en s’éloignant du mur de la cour des tilleuls.

Par-dessus ce mur, qui n’était pas très élevé et à travers les arbres du jardin, il aperçut, un peu obliquement, le fameux pignon.