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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/178

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la main, va et ne reste pas longtemps sans revenir. Je te connais maintenant comme si je t’avais fait et je sais que tes qualités compensent largement tes défauts qui, pourtant, ne sont pas minces, mais tu t’en guériras ; et si tu veux m’écouter et suivre mes avis, je crois que je finirai par faire de toi un homme.

Robert s’en alla, très fier de la confiance que M. de Mornac voulait bien lui accorder, mais médiocrement rassuré sur les conséquences de sa liaison avec Violette.

Il en apercevait tous les mauvais côtés — le colonel venait de les lui montrer — et cependant il ne songeait point à se retirer, car il sentait bien qu’il aimait trop l’orpheline pour l’abandonner.

Après tant d’incidents qui venaient de se succéder coup sur coup, il se retrouvait seul en face d’une situation plus compliquée que jamais, et pour s’en tirer honorablement et avantageusement, il ne pouvait compter que sur lui-même, car il n’avait plus rien à demander à son bienveillant conseiller.

Il lui prenait des envies d’en appeler à sa mère qu’il se reprochait d’avoir trop négligée depuis quelque temps. Malheureusement, sa mère n’était pas là et le cas où il se trouvait n’était pas de ceux qu’on peut exposer et discuter par correspondance.

Il attendait bien une réponse à la lettre qu’il avait écrite le jour où M. Labitte l’avait congédié, mais dans cette réponse, il ne serait certainement pas question de Violette, puisqu’il s’était abstenu de parler à Mme de Bécherel de la jeune fille qui le préoccupait beaucoup plus que la perte de son emploi de secrétaire particulier.