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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/179

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Se déciderait-il à tenter de rendre à la pauvre isolée un nom, une famille et peut-être une fortune ? Le colonel venait de lui démontrer que, si elle débutait aux Fantaisies-Lyriques, ce ne serait plus la peine qu’il se lançât dans cette entreprise. Alors, que faire ? Mme de Bécherel qui aurait pu approuver le généreux projet de son fils, refuserait de l’encourager à se faire le défenseur attitré d’une actrice, si digne d’intérêt que pût lui paraître marie Thabor, enfant prodige, qu’elle avait vue et entendue jadis, à Rennes, au couvent de la Visitation.

Et l’incident qui avait marqué la fin de l’exploration des abords de la maison Marcandier ne faisait qu’augmenter les perplexités de Robert.

Il y avait là aussi une victime à tirer de peine et une piste à suivre, une piste qui ne le mettrait pas sur la trace des parents de Violette, car il était à peu près impossible de croire que cette histoire de femme séquestrée se rattachât par un lien quelconque à l’histoire de l’orpheline.

Robert, en s’occupant de délivrer une inconnue, abandonnerait donc, au moins momentanément, l’exécution d’un dessein dont le succès l’intéressait bien davantage.

Il se disait tout cela en cheminant à pied vers la rue de Constantinople, où il serait arrivé trop tôt s’il avait pris une voiture pour s’y rendre, et ses réflexions l’absorbaient à ce point qu’en débouchant de la rue de la Pépinière, il s’engagea, sans y songer, dans la rue du Rocher.

Il s’aperçut de cette fausse manœuvre quand