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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/184

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nait maintenant de ne pas avoir deviné le commencement du mot. Et ce mot tronqué, il venait de le retrouver, incomplètement tracé sur le papier qui enveloppait la pomme lancée du grenier.

Son premier mouvement fut de tirer ce papier de la poche où il l’avait serré et de le montrer à Violette, mais il se dit aussitôt qu’il serait toujours temps de l’exhiber quand il serait mieux renseigné.

— Qu’avez-vous donc ? lui demanda-t-elle, très étonnée de le voir laisser inachevé un geste qu’elle avait très bien remarqué.

— Rien, balbutia Robert. Il me semble avoir déjà entendu ce nom-là.

— Vous l’aurez lu dans les œuvres d’Alfred de Musset. Un des plus jolis contes en vers qu’il ait écrits est intitulé : Simone. Ne vous étonnez pas que je connaisse Musset. Mme Valbert avait ses œuvres complètes dans sa bibliothèque et je les ai dévorées. J’ai eu tort, je le sais, dit Violette.

Robert ne songeait guère à lui reprocher d’avoir là des livres qui n’ont point été écrits pour les jeunes filles. Robert se demandait s’il allait lui raconter son voyage d’exploration autour de la maison Marcandier et les découvertes qu’il avait faites.

Au premier abord, il semblait tout naturel qu’il ne lui cachât pas cette aventure, mais il lui suffit de réfléchir un instant pour apercevoir les inconvénients d’une confidence prématurée.

Le premier de tous c’était de troubler l’esprit de Violette, au moment où elle avait besoin de calme pour se préparer à subir la grande épreuve de ses débuts à la scène. Puisqu’elle était décidée à entrer