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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/185

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au théâtre, il fallait qu’elle fît tout pour y réussir. Dès lors, à quoi bon lui donner, d’un autre côté, des espérances qui probablement ne se réaliseraient pas ?

L’analogie du nom de Simone avec le son des plaintes de la prisonnière et avec le sens incomplet des caractères qu’elle avait tracés n’était peut-être qu’une coïncidence fortuite et tout restait à faire pour éclaircir le mystère du grenier.

Quelle était cette prisonnière et comment arriver jusqu’à elle ?

Robert avait conçu un projet dont le succès était très incertain, et pour le mettre à exécution, Violette ne pouvait lui être d’aucun secours. Ce n’est pas l’affaire d’une jeune fille de se promener, la nuit, sur un toit, au risque de se rompre le cou, sans parler des autres dangers qu’elle courrait en prenant part à une campagne contre les persécuteurs d’une inconnue. Pour rien au monde Robert n’aurait consenti à l’y exposer et si elle ne devait pas s’associer à ces opérations, mieux valait qu’elle les ignorât.

Pourquoi lui causer une fausse joie en lui montrant la possibilité de retrouver ses parents, alors que, sur ce point, il en était encore à de simples conjectures ? Quand il aurait recueilli des indices sérieux et surtout quand il serait parvenu à entrer en communication avec la séquestrée, il parlerait à Violette de ses découvertes. En attendant, mieux valait se taire.

Ainsi fit Bécherel, et Violette, qui ne pouvait pas lire dans ses pensées, reprit, sans chercher à s’expliquer son silence :