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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/200

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— Elle se porte à merveille, mais elle a des ennuis, murmura Marcandier.

Il les conduisit au premier étage, dans le salon contigu à la terrasse, et il les fit asseoir sur un large divan d’où on voyait, par une porte-fenêtre, toute la partie supérieure de la rue Mozart.

— Quel bon vent vous amène, chère madame ?

Cette question s’adressait à Mme de Malvoisine qui grommela :

— Herminie va vous le dire. Moi, je n’en sais rien.

— Je viens vous raconter mes affaires, dit Mlle des Andrieux, vous consulter et réclamer votre appui.

— Trop heureux de vous servir. De quoi s’agit-il ?

— De mon mariage.

— Bon ! je crois que je devine. Gustave Pitou m’a renseigné. Et j’ai vu le jeune homme.

M. de Bécherel ?

— En personne. Il m’a même fait l’honneur de m’emprunter dix mille francs.

— Eh bien ! qu’en pensez-vous ?

— Qu’il vous conviendrait parfaitement. Mais il ne m’a pas paru disposé à en finir avec la vie de garçon.

— C’est précisément ce à quoi je voudrais l’amener.

— Ce ne sera pas très facile, mais on peut essayer. Le moment est bon. Endetté vis-à-vis de moi et congédié par Labitte dont il était le secrétaire particulier, il n’a pas le sou.

— Alors, comment pouvez-vous dire que ce garçon convient à ma fille ! s’écria la comtesse. Nous