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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/202

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Il prétend qu’il vieillit et qu’il n’a pas le temps d’attendre.

— Donc, j’ai raison de vouloir épouser M. de Bécherel, conclut Herminie.

— C’est mon avis, appuya Marcandier. Et je ferai de mon mieux, mademoiselle, pour amener à vos pieds ce beau gentilhomme. Seulement, qui veut la fin, veut les moyens. J’ai un plan. Me donnerez-vous carte blanche pour l’exécuter ?

— Avec joie !

— Alors, veuillez m’écouter. D’abord, je tiens le jeune homme par un billet qu’il m’a souscrit et que je puis lui présenter demain, car il l’a signé en blanc. Évidemment, il ne serait pas en mesure de le rembourser, car il n’attend pas l’échéance avant trois mois et il lui faudrait du temps pour emprunter sur hypothèque. Il dépend donc de moi de le mettre dans le plus grand embarras en le faisant poursuivre à outrance. Mais cette persécution ne me mènerait pas très loin.

— Et elle aurait l’inconvénient de l’irriter contre moi, s’il venait à savoir que vous me connaissez.

— Il le sait déjà, car je lui ai parlé de vous, lorsqu’il est venu me voir, rue Rodier. Naturellement, je lui ai fait votre éloge.

— Et lui, qu’a-t-il dit de moi ?

— Rien. Il m’a paru qu’il cherchait à se dérober. Le mariage l’effarouche. Mais, pour en revenir à ma créance, je crois que je ferais bien de renoncer à m’en servir pour le mettre aux abois. Il trouverait de l’argent pour me payer. Sa mère lui en donnerait. Et d’ailleurs, il a des amis qui l’obligeraient volontiers… un entre autres que m’a signalé Gus-