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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/224

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attaché. J’ai remarqué cependant que depuis deux ou trois mois, il sort un peu trop souvent ; et je ne serais pas très étonné qu’il eût fait la conquête de quelque fille de boutique.

— Ou mieux que ça. Une horizontale comme cette Julia s’accommoderait très bien de ce garçon. Revenons au complot contre Violette. Te sens-tu de force à la défendre contre cet usurier et ces trois femelles ?… Oui. Eh ! bien, je te soutiendrai et comme un homme averti en vaut deux, je prendrai mes mesures pour le soir de la première. Maintenant, que vas-tu répondre à ta mère ?

— Qu’elle me verra avant la fin de mars.

— Compris. Tu veux prendre le temps de voir comment tournera ta liaison avec cette petite. À cela, je n’ai rien à objecter ; mais tu vas me promettre que tu n’iras pas contre la volonté de ta mère.

— Je vous en donne ma parole.

— Alors, compte sur moi. Viens me voir le plus tôt et le plus souvent que tu pourras. Tâche de ne pas faire de nouvelles sottises. Si tu en étais tenté, relis la lettre de la sainte femme qui ne vit que pour toi. Cette lecture te rendra meilleur et elle te préservera des entraînements. Moi, je te laisse à tes réflexions. Je m’en vais de ce pas voir Cochard pour le prévenir du tour que ces gens-là veulent lui jouer. Je suis presque aussi intéressé que toi au succès de la débutante, car, si elle tombe, Cochard fera faillite et mes cent mille francs seront flambés.

Sur cette conclusion, le colonel s’en alla retrouver son cheval qui l’attendait dans la cour et Bécherel n’essaya pas de le retenir.