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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/226

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Il y avait trouvé la lettre de sa mère et cette lettre l’avait profondément ému, mais elle n’avait fait que l’affermir dans le dessein qu’il venait de former.

Il comprenait très bien que Mme de Bécherel n’admît jamais qu’il s’attachât à une actrice, mais il se flattait qu’elle ne repousserait pas une orpheline qu’elle avait vue enfant et à laquelle il aurait rendu sa mère.

Si Violette retrouvait cette mère infortunée, Violette renoncerait de grand cœur au théâtre. Elle venait de le lui dire avec un accent qui ne permettait pas de douter de sa sincérité.

Et depuis qu’il connaissait ses intentions, les dangers qu’elle aurait courus en débutant aux Fantaisies Lyriques l’inquiétaient beaucoup moins, car il pouvait croire qu’elle n’aurait pas besoin de subir cette périlleuse épreuve.

Aussi avait-il pris assez philosophiquement les fâcheuses nouvelles que M. de Mornac lui apportait.

La coalition des gens de la rue Mozart ne l’effrayait plus, maintenant qu’il comptait que sa chère protégée ne serait pas forcée de s’exposer aux sifflets de cette cabale. Et il avait jugé qu’il valait mieux ne pas parler au colonel d’une expédition scabreuse que ce soldat correct aurait pu désapprouver.

À lui de défendre Violette, si elle était finalement obligée de monter sur les planches ; à Robert d’essayer de la soustraire à la nécessité d’y monter.

Mais l’incident du groom accusé d’écouter aux