Aller au contenu

Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/229

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le retenaient à Paris et il laissa entrevoir qu’il ne désespérait pas de trouver un emploi aussi avantageux que celui qu’il venait de perdre. Tout se déciderait, assura-t-il, d’ici à la fin du mois, et quoi qu’il arrivât, sa mère le reverrait avant peu. Et il se dispensa, bien entendu, de traiter la question du mariage avec l’héritière de Bretagne.

Il atermoyait ainsi parce qu’il espérait découvrir bientôt le secret de la naissance de Violette, et il se réservait d’en dire plus long dans une prochaine lettre.

Dès qu’il eut fini, il se hâta de sortir, sauta dans la première voiture vide qu’il rencontra, et en descendit au bas de la rue Milton.

Il tenait à se présenter à pied à l’hôtel de la Providence où il se proposait de coucher, s’il trouvait vacante la chambre qui dominait le toit du grenier. Il voulait, avant d’y débarquer définitivement, s’assurer que cette chambre était libre et pour s’entendre avec le logeur, il avait préparé d’avance une histoire.

Il monta donc pédestrement la rue Rodier et il s’arrêta devant la porte du garni, à quelques pas de la maison de Marcandier.

Elle n’était pas majestueuse, l’entrée de cet hôtel bien nommé « la Providence », puisqu’il se trouvait placé là tout à point pour lui faciliter le sauvetage d’une malheureuse femme enfermée et retenue de force, mais elle avait meilleure mine que celle de la vieille baraque gardée par la Rambûche.

La porte avait deux battants qu’on ne fermait que la nuit et un passage voûté conduisait à la cour,