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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/265

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La situation devenait très critique pour lui. Les passants ou les voisins pouvaient être attirés par ce vacarme, s’imaginer qu’on égorgeait une femme et recourir à l’intervention des sergents de ville.

À Paris, même dans les quartiers les moins fréquentés et les plus excentriques, tout le monde n’est pas couché à onze heures et toute circulation n’a pas cessé.

Et Robert ne se souciait pas d’être surpris en compagnie d’une folle dans un grenier où il était entré comme le vin entre dans les bouteilles, par en haut.

Pour la première fois depuis le commencement de cette aventure, il songea à battre en retraite sans la mener à fin.

Il lui en coûtait de partir avant d’avoir résolu le problème, mais cette solution qu’il avait entrevue un instant, il ne comptait plus l’obtenir.

Il attendit pourtant, parce qu’il espérait vaguement que la recluse allait s’apaiser et que, sa colère passée, elle consentirait encore à l’écouter.

Les forces humaines ont des limites, et on ne peut pas crier indéfiniment. La femme serait bien obligée de se taire quand la voix lui manquerait, et elle faiblissait déjà.

Encore quelques instants peut-être et les hurlements qui l’inquiétaient allaient cesser. Robert pensa que le moment était venu de s’approcher de la hurleuse afin de se tenir à portée pour profiter de l’accalmie dès qu’elle se produirait, et il s’acheminait à petits pas vers le paravent, lorsqu’un bruit retentissant de coups frappés du dehors, sur la porte