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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/299

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yeux ayant rencontré ceux de Robert, elle lui sourit pour le rassurer.

C’était une infraction à leur traité, mais il ne lui en sut pas mauvais gré. Il la remercia d’un signe de tête et la télégraphie en resta là.

Le dialogue reprit sur la scène. Le ténor chanta son air, qui fut moins acclamé que celui de Violette. Le roi nomma immédiatement la fauvette première chanteuse du Palais et la pièce continua par une explication entre Vautour Ier et la reine Pintade, jalouse de la jeune étrangère à laquelle le roi faisait déjà les yeux doux.

Bécherel n’écouta guère les dialogues qui suivirent. Il lui tardait que Violette chantât encore et il savait qu’elle n’avait presque plus rien à dire jusqu’à la fin du premier acte. Aussi reporta-t-il son attention sur l’avant-scène où Herminie trônait seule avec sa mère.

Elles n’osaient pas se faire remarquer par des éclats de voix, mais elles ne cessaient de chuchoter et Herminie se retournait souvent du côté de la porte de la loge.

Robert pensa qu’elles attendaient quelqu’un et il ne se trompait pas : mais personne ne vint et l’acte se termina sans incident.

Le rideau se baissa sur un chœur de colombes, accompagnant le refrain d’une courte chanson dite par Violette avec un goût exquis, et les applaudissements qu’elle enleva ne furent troublés cette fois par aucune protestation.

Le succès n’était plus douteux, et Robert qui étouffait de joie, sortit pour respirer un peu.

Les propos qu’il entendit dans les couloirs