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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/323

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— Moi, je vais me renseigner sur tous ces gens-là. Un ancien sous-officier de mon régiment occupe à la préfecture de police une place qui le met à même de me fournir des informations sûres. Il m’apprendra ce que c’est au fond que ce Marcandier qui fait tant de métiers et ce capitaliste qui le patronne… ce prétendu oncle d’Herminie que personne n’a jamais vu. Quand je saurai à quoi m’en tenir, je ne refuserai pas de te donner un coup d’épaule… sans préjudice du coup d’épée que je compte bien t’administrer avant de me raccommoder avec toi. Oh ! je me contenterai de te piquer au bras, et tu ne l’auras pas volé.

Mais je m’aperçois que tu as perdu ton paletot dans la bagarre. Or, il fait un froid de loup et je ne veux pas que tu attrapes une pleurésie. Je t’ai dit tout ce que j’avais à te dire. Prends un fiacre et rentre chez toi. Tu auras de mes nouvelles demain.

M. de Mornac s’éloigna sans que Robert osât lui tendre la main. Après avoir douté de la loyauté de son meilleur ami, il doutait maintenant de l’innocence de Violette.