Aller au contenu

Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/324

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE VIII

Pendant que les incidents se succédaient dans la salle, d’autres se succédaient sur la scène des Fantaisies Lyriques.

Ce soir-là, le drame était partout.

Depuis qu’elle était arrivée au théâtre, à l’heure où Robert de Bécherel finissait de dîner aux Champs-Élysées, Violette avait passé par toutes les épreuves qui attendent une débutante et elle les avait supportées avec une patience héroïque : les encouragements de son directeur, encouragements tout à fait superflus au dernier moment ; les conseils des auteurs lui recommandant de soigner tel ou tel passage de son rôle ; les félicitations anticipées et quelque peu ironiques des autres artistes ; les tracasseries de l’habilleuse qui voulait absolument raccourcir la jupe du costume ; les lenteurs du coiffeur qui n’en finissait pas de la coiffer en fauvette.

Le colonel avait eu l’esprit de se tenir à l’écart jusqu’à ce qu’elle descendît de sa loge, à l’appel du régisseur, et à cet instant décisif, il s’était