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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/328

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voûte qu’il traversa pour aller s’arrêter dans une cour.

Violette n’avait eu que le temps d’entrevoir la façade d’un hôtel à deux étages et une porte très haute qui fut refermée bruyamment aussitôt que la voiture eut passé.

Le valet de pied vint ouvrir la portière, aida la jeune fille à descendre, l’accompagna dans le vestibule jusqu’au bas d’un escalier brillamment éclairé et lui dit :

— Si mademoiselle veut monter… c’est au premier.

Violette ne se fit pas répéter l’invitation. Elle franchit quatre à quatre les marches de marbre blanc et sur le palier, elle trouva une porte ouverte.

Elle entra, non sans s’étonner un peu de ne rencontrer personne dans une salle à manger qui semblait faite uniquement pour souper en tête-à-tête, tant elle était petite et peu garnie de sièges.

Un lustre en verre de Venise dont toutes les bougies étaient allumées pendait du plafond au-dessus d’une table toute servie. Des vins couleur de topaze et couleur d’améthyste scintillaient dans des carafes de cristal.

Ce festin préparé dans une maison où souffrait un blessé plongea Violette dans la stupéfaction. Elle n’y comprenait plus rien et elle commençait à avoir peur.

Elle traversa pourtant cette étrange salle à manger ; elle entra dans un salon capitonné du haut en bas et de là dans un boudoir tendu de soie bouton d’or.