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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/333

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santé… et à la mienne, ajouta Galimas, après avoir éternué de la façon la plus grotesque.

— Voulez-vous le laisser sortir ? demanda froidement Violette.

— De cette chambre ? oh ! parfaitement. Je désire même vous montrer comme le nid que je vous destine est bien arrangé. Vous vous y plairez, j’en réponds.

— Je veux sortir de cette maison… à l’instant.

— Vous n’y êtes pas prisonnière, je vous le jure. Dès demain, vous irez et viendrez à votre fantaisie. Mais à l’heure qu’il est, ce serait un crime de vous laisser partir. Songez donc que nous sommes ici sur le bord du canal Saint-Martin… ces parages sont infestés de rôdeurs qui vous feraient certainement un mauvais parti.

— Peu m’importe. J’aime mieux mourir assassinée que de rester ici.

— Vous êtes dure pour moi, mais je ne vous en veux pas, parce que je suis sûr que vous réfléchirez avant de prendre une décision que vous regretteriez plus tard. La nuit porte conseil. Résignez-vous donc à la passer dans votre hôtel. J’espérais y souper ce soir avec vous, mais si ma présence vous gêne, qu’à cela ne tienne !… je vais vous laisser seule… et je viendrai déjeuner avec vous demain matin… si vous me le permettez.

Dès qu’il vous plaira de vous lever, vous n’aurez qu’à sonner. Votre femme de chambre viendra prendre vos ordres. J’avais cru pouvoir lui donner congé ce soir. Mais vous trouverez dans ce cabinet quelques toilettes à choisir, car je suppose que vous ne tenez pas à rester vêtue comme vous l’êtes…