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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/41

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pour le paiement. Il suffira que vous me remettiez la somme demain, à la fin de la Bourse. Maintenant, messieurs, ajouta-t-il en s’adressant aux autres joueurs, je prends la place de ce cher Pitou et je tiens tout ce qu’on voudra.

— N’oubliez pas, monsieur, que nous avons, vous et moi, un autre compte à régler, dit Robert de Bécherel que la défaite de Gustave n’avait pas calmé.

— Je le sais, répliqua sèchement le vainqueur. Envoyez-moi vos témoins. Votre ami Pitou vous donnera mon adresse. Faites votre jeu, messieurs.

Gustave qui s’était levé de fort mauvaise humeur, entraîna Bécherel dans un coin du salon et lui dit brusquement :

— Quelle mouche te pique de chercher une sotte querelle à Galimas ?

— Galimas, c’est ce monsieur ? demanda Robert.

— Un des plus riches coulissiers de Paris.

— Ça, je m’en moque.

— Moi pas. Galimas me fait gagner de l’argent à la Bourse et je tiens beaucoup à ne pas me brouiller avec lui. Tu lui en veux parce qu’il a dit des douceurs à cette petite Violette. Ce n’est pas une raison pour le provoquer. Et d’ailleurs, avant de donner suite à cette stupide altercation, il faut commencer par lui payer ce que nous lui devons.

— Parfaitement. J’ai eu le tort de me mettre de moitié avec toi pour mille francs. Je perds donc cinq cents francs que je t’ai prêtés et tu te chargeras de régler le reste avec ce Galimas.

— Mon cher, nous sommes loin du compte. Les dix mille francs que tu m’as remis, représentent ta