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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/54

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temps à lui et il l’employait presque toujours d’une façon intelligente.

Ce jour-là, il commença par écrire à M. Labitte, pour lui demander la permission de ne pas venir au bureau, un billet qu’il lui fit porter par Jeannic et où il ne parlait pas des dix mille francs.

Il pensait que M. Labitte ne s’inquiéterait pas de savoir si la somme était arrivée à sa destination, pas plus qu’il ne s’étonnerait que Bécherel ne la lui rapportât que le lendemain, et il voulait prendre le temps de conclure l’emprunt qui allait lui permettre de rembourser son patron.

Cela fait, l’ancien camarade de Gustave Pitou s’habilla rapidement, plus rapidement que de coutume, car il soignait toujours beaucoup sa toilette, et sortit pour aller voir le personnage que ses clients avaient surnommé Rubis-sur-l’ongle.

La rue Rodier où demeurait Marcandier n’est pas très loin du faubourg Poissonnière et il n’était que huit heures et demie. Robert avait donc tout le temps, puisque le rendez-vous n’était que pour neuf heures, et il éprouvait le besoin de marcher pour se rafraîchir les idées.

Il fit le trajet à pied, sans se hâter et il arriva bientôt au bas de la rue qui s’appelait jadis la rue Neuve-Coquenard.

C’est une voie assez irrégulièrement tracée qui part de la ci-devant rue Coquenard, baptisée rue Lamartine, en 1848.

Toutes les deux ont gagné à changer de nom, mais elles sont restées à peu près aussi laides qu’elles l’étaient autrefois.

Bécherel se mit bravement à grimper cette rude