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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/67

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— Cependant, Gustave ne se gêne pas pour dire ce qui s’y passe.

— Gustave m’a de grandes obligations et il n’y a pas de danger qu’il ébruite nos petits secrets. Quant à la vieille que vous avez vue dans sa loge, elle était au service de feu mon oncle et elle m’est dévouée comme un caniche.

— Dites plutôt comme un dogue. Elle a failli me dévorer quand je lui ai demandé si vous étiez chez vous.

— Oui, elle n’est pas commode, mais elle est de bonne garde.

— Elle m’a pris pour un serrurier.

— Pas possible !

— Mais si. Elle m’a demandé si je venais pour les serrures.

— Elle ne vous aura pas vu. Il ne fait pas clair dans l’escalier.

— Si peu clair que j’ai eu beaucoup de peine à monter au troisième étage… et je n’ai rencontré personne pour me renseigner.

— Naturellement. Je n’ai pas cherché à louer les autres logements qui sont de véritables chenils. J’ai même fait condamner les portes. Je ne veux pas de locataires qui me gêneraient. Du reste, je ne laisse jamais d’argent ici. Vous voyez qu’il n’y a pas de coffre-fort. Ma caisse est dans une poche.

— Mais vous n’êtes pas seul sous ce toit ?

— Pardon ! complètement seul… à moins que vous ne comptiez la mère Rembûche.

— Une sage-femme ?

— Comment, une sage-femme ? Je vous parle de ma vieille portière.