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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/68

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— Je suis pourtant sûr que l’appartement dont la porte donne sur le même palier que le vôtre est habité.

— Quel appartement ? La porte que vous avez vue à côté de la mienne masque un couloir sans issue.

— Cette porte, je l’ai trouvée ouverte. La serrure avait été enlevée. Je suis entré…

Marcandier eut un mouvement nerveux qui n’échappa point à l’œil attentif de Bécherel.

— Je suis entré et j’ai poussé jusqu’au bout du corridor.

— Si vous êtes allé jusqu’au bout, vous avez dû vous casser le nez, ricana Marcandier qui avait déjà repris son sang-froid. Je ne suis jamais entré dans ce corridor, mais je sais qu’il aboutit à un mur. Cette maison a été construite jadis en dépit du bon sens. À chaque étage on y trouve un petit appartement comme celui-ci, flanqué d’un couloir que j’ai fait clore, quand je suis devenu propriétaire.

Et je me rappelle maintenant que la mère Rembûche m’a annoncé ce matin qu’elle allait faire remplacer la serrure qui ne tenait plus.

— Ce corridor aboutit en effet à un mur… mais dans ce mur, il y a une porte.

— Bah ! vraiment ?

— Oui… une porte bardée de fer. Il ne tient qu’à vous de vous en assurer.

— À quoi bon ? cette maison est contiguë à une autre dont je ne connais ni le propriétaire ni les habitants. Peut-être appartenaient-elles autrefois à un seul individu. On les aura vendues séparément.

Le mur sera resté mitoyen et mon oncle aura