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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/88

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qu’elle venait de lui donner son congé définitif. Mlle Violette se trouve donc logée à la même enseigne que toi. Elle est sans place. Mais, sois tranquille, elle n’aura pas de peine à en trouver une, car elle a beaucoup de talent comme musicienne. Et si elle voulait se lancer dans le monde où on s’amuse, elle y réussirait encore mieux. Galimas ne demande qu’à lui faire un sort.

— Encore cet homme !… Tu as donc juré de m’exaspérer ! cria Robert en frappant du poing sur la table.

— Calme-toi, cher ami. La jeune Violette est de force à se défendre. Galimas en sera pour ses peines. Et d’ailleurs tu la protègeras. Commence par gagner de l’argent. Lorsque tu en auras, tu seras libre de tes mouvements. L’argent, c’est l’indépendance.

Cet axiome frappa l’esprit mobile de Robert. Il comprit qu’en effet, dans la situation précaire où il était, il ne pouvait rien pour la jeune fille qui l’intéressait. Et, à en croire son ami, il ne tenait qu’à lui de s’assurer de beaux revenus en travaillant à la Bourse.

— Je vais t’en faire gagner dès aujourd’hui, reprit Gustave.

— Bien obligé ! Je ne veux pas m’exposer à en perdre… et, s’il agit encore d’une association…

— Je ne te mettrais pas de moitié dans une affaire, si je ne jouais pas à coup sûr. Tiens ! la voilà qui vient à moi, l’affaire. Vois-tu ce grand garçon qui s’avance là-bas ? Eh bien ! laisse-moi causer trois minutes avec lui, et, après, je te dirai si nous pouvons marcher carrément.