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Page:Bonafon - Les Confidences d une jolie femme vol2.djvu/119

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eſt ſon parent, & que ce n’eſt pas une raiſon pour le charger de ſes iniquités : étoit-il reſponſable au fond des Indes, des torts qu’elle ſe donnoit à Paris ? — Non, je n’ai pas l’injuſtice de l’en accuſer ; mais depuis ſon retour, il vit avec elle dans la plus grande intimité, c’eſt un motif ſuffiſant d’excluſion… L’ami des méchants ne doit pas être le nôtre. — L’ami des méchants ! voilà encore une erreur. Cardonne a été amoureux de l’Intendante, elle l’eſt toujours de lui : ce n’eſt pas là de l’amitié ; loin d’en avoir pour cette femme, je ſuis ſûre qu’il la mépriſe, qu’il déteſte ſon caractere… Comment ſavez-vous cela ? demanda Rozane, en me regardant fixement… Vous rougiſſez… Lui auriez-vous fait quelque confidence ſur le compte de Madame d’Archenes ? Je ſentis que je m’étois trop avancée… qu’il falloit me chercher une excuſe ; mais quelle ? J’imaginai en alléguer une, au moins paſſable, en diſant que je l’avois prévenu ſur pluſieurs choſes, pour que ſa parente ne nous en fît pas un ennemi. Eh ! que nous importent ſes ſentiments ? dit Rozane. Quelle influence peuvent-ils avoir ſur le bonheur ou le malheur de notre vie ? Aucune, ſans doute, & je ſuis perſuadé que vous le penſez comme moi… En vérité vous avez fait une étrange