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Page:Bonafon - Les Confidences d une jolie femme vol2.djvu/67

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& ſur les démarches que vous me preſcrirez.

Une telle franchiſe ne laiſſoit plus lieu à la défiance. Les doutes qui m’avoient ſoutenue contre l’affreuſe vérité, ſe diſſiperent. J’enviſageai ce château de Murville, que je ſavois être une véritable priſon ; cette ſœur inflexible, & qui dans ſes principes ſe croiroit, en conſcience, obligée de me tourmenter, comme des maux abſolument inévitables. Je ne ſavois que gémir, que pleurer, que paſſer de la douleur à l’emportement, aux reproches, aux récriminations envers Murville, pour retomber enſuite dans l’accablement du déſeſpoir… J’embraſſois Julie, je ſollicitois ſon amitié, je lui promettois tout de ma reconnoiſſance… Elle me fit obſerver que nous perdions le temps ; qu’il étoit eſſentiel de prévenir, par mes lettres, les impreſſions défavorables qu’on chercheroit à faire prendre de moi… Nous arrêtâmes, que j’écrirois à mon beau-pere, à des parents ; … que ſans paroître informée des deſſeins de Murville, je montrerois les plus vives alarmes ſur l’eſpece d’enlévement qu’il avoit fait de ma perſonne, ſur la maniere dont il s’y étoit comporté, ſur tout ce qu’il m’avoit dit, &c… Que j’implorerois le ſecours de chacun d’eux, pour me ſouſtraire aux violences