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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/175

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miné par les alliés qu’il s’était donnés, et qui, insensiblement, à force d’adresse, s’étaient rendus ses maîtres ; il s’en aperçut, mais trop tard. Il ne lui restait plus qu’un parti, c’était de pardonner aux nobles, de rechercher leur amitié, d’effacer autant qu’il était possible la défiance et le souvenir des maux passés ; mais, soit que Sambucuccio comprît qu’il était impossible à ceux-ci d’avoir jamais confiance en un homme, qui, depuis tant d’années, était leur fléau, soit que, se souvenant de leur avoir juré dans les mains de son père une haine implacable, il ne voulût pas être infidèle à son serment, il ne trouva pas d’autre expédient que de finir une vie dont tous les moments avaient été sacrifiés à la patrie. Il termina ses jours dans cette exaltation de principe particulière aux sectateurs de Giovannali. Sambucuccio naquit les armes à la main contre l’aristocratie, et périt comme Caton, pour ne rien faire d’indigne de soi, ou comme Codrus, pour lever un obstacle à la félicité de son pays.


Arrigo della Rocca (1378). — Avant de mourir, Sambucuccio avait désigné au peuple Arrigo della Rocca, comme digne de sa confiance. Arrigo, ennemi implacable de Gênes, ami des communes, avait l’avantage de tenir aux barons par la naissance et par les alliances ; presque toute la nation marcha, se rallia autour de lui : en peu de temps