Aller au contenu

Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/181

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

constants dans leur politique, engagèrent l’Offizio de Sant-Giorgo à succéder aux Fregose, et firent naître dans cette compagnie une espérance de succès qu’ils étaient bien loin de désirer.

À cette époque, l’esprit de la nation était perverti, l’on ne respirait que factions, que divisions. L’Offizio fit des préparatifs considérables ; son premier acte dans l’île fut d’assembler ses partisans al lago Benedetto. Là, il annonça ses propositions bénignes : ce n’était que pour le bonheur des Corses qu’il voulait les subjuguer. Ce jargon, auquel ils eussent dû être accoutumés depuis longtemps, en éblouit plusieurs. La liste de ses adhérents s’accrut ; une partie considérable de l’île envoya les députés à la diète de Lago Benedetto, où ils arrêtèrent les pactes conventionnels de la souveraineté de l’Offizio.


Raffaëllo da Leca (1455). — Dans cet intervalle, les patriotes ne restèrent pas oisifs, la faction aragonaise se joignit à eux, et ils coururent aux armes, indignés de l’ineptie de la diète del Lago Benedetto, qui avait cru qu’une compagnie de marchands pût être animée par d’autres mobiles que l’amour du gain ; Raffaëllo da Leca passe les monts, bat le général Batista Doria et le capitaine Francesco Fiorentino, et restreint l’Offizio aux seules villes de Bonifacio et de Calvi ; mais ayant, l’année d’après, eu le malheur de tomber dans les mains de l’Offizio, il termina par