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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/184

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tous comment il mourut ! Oh ! défenseurs de la patrie ! telle fut la récompense de vos vertus ; mais que votre mort eût été cruelle pour vous, si vous eussiez prévu qu’elle n’aurait point de vengeurs. Citoyens, si le tonnerre du ciel n’écrase pas le méchant, s’il ne venge pas l’innocence, c’est que l’ homme fort et juste est destiné à remplir ce noble ministère. » Malgré la véhémence de Giocante, on décida que l’on consentirait à un accommodement, si nécessaire dans ce temps de crise, et l’on résolut de se rendre à Vico. « Hommes sans vertu ! s’écria Giocante, si l’amour de la patrie, si les devoirs sacrés de la vengeance sont étouffés dans vos cœurs énervés… au moins veillez à la conservation de vos vies, ne laissez pas tous ces peuples sans défenseurs ; écoutez un instant et je cesse de vous importuner.

» Seul d’entre vos pères, je me suis garanti des embûches des méchants ; que cette considération vous fasse réfléchir sur ce que j’ai à vous dévoiler : aveugles, vous croyez que l’Offizio demande sincèrement la paix… la paix est sur leurs lèvres, votre supplice est dans leurs cœurs. Aucun de vous ne reviendra de Vico, vous périrez par votre faute… Eh ! comment pourriez-vous en douter ! Ne sont-ce pas les maximes qui ont toujours fait agir les enfants de Gênes ? Sans religion, sans vertu, sans pitié, n’ont-ils pas tout sacrifié à leurs projets ?…