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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/250

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posée seulement de vingt-deux personnes : il ne s’agissait que d’obtenir douze suffrages. Vos coassociés du conseil supérieur travaillèrent avec activité : menaces, promesses, caresses, argent, tout fut mis en jeu. Vous réussîtes. Les vôtres ne furent pas si heureux dans les communes : le premier président échoua, et deux hommes, exaltés dans leurs idées, l’un fils, frère, neveu des plus zélés défenseurs de la cause commune, l’autre avait vu Sionville et Narbonne ; en gémissant sur son impuissance, son esprit était plein des horreurs qu’il avait vu commettre. Ces deux hommes furent proclamés, et rencontrèrent le vœu de la nation dont ils devinrent l’espoir. Le dépit secret, la rage que votre nomination fit dévorer à tous, fait l’éloge de vos manœuvres et du crédit de votre ligue.

Arrivé à Versailles, vous fûtes zélé royaliste. Arrivé à Paris, vous dûtes voir avec un sensible chagrin que le gouvernement, que l’on voulait organiser sur tant de débris, était le même que celui que l’on avait noyé, chez nous, dans tant de sang.

Les efforts des méchants furent impuissants ; la nouvelle constitution, admirée de l’Europe et devenue la sollicitude de tout être pensant, il ne vous restait plus qu’une ressource, ce fut de faire croire qu’elle ne convenait pas à notre île quand elle était exactement la même que celle qui opéra de si bons effets et qu’il fallut tant de sang pour nous l’arracher.