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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/266

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vous que la circonstance est critique, peut-être vraiment ne songe-t-on pas assez à la position où nous nous trouvons, mais avouez que nous avons encore des ressources immenses à vous opposer.

Vous m’avez persuadé que nous ne pouvions pas résister à Aix, votre observation du défaut de subsistances est peut-être sans réplique pour un siège de longue durée, mais pensez-vous que toute la Provence peut voir longtemps, de sang-froid, le blocus d’Aix ; elle se lèvera spontanément, et votre armée, cernée de tous côtés, se trouvera heureuse de repasser la Durance.

LE MILITAIRE.

Que c’est mal connaître l’esprit des hommes et celui du moment. Partout il y a deux partis ; dès le moment que vous serez assiégés le parti sectionnaire aura le dessous dans toutes les campagnes ; l’exemple de Tarascon, de Saint-Remy d’Orgon, d’Arles, doit vous en convaincre : vingt dragons ont suffi pour rétablir les anciens administrateurs et mettre les autres en déroute. Désormais, tout grand mouvement en votre faveur est impossible dans votre département, il pouvait avoir lieu lorsque l’armée était au delà de la Durance et que vous étiez entiers… À Toulon, les esprits sont très divisés, et les sectionnaires n’y ont pas la même supériorité qu’à Marseille, il faut donc qu’ils restent dans leur ville, pour contenir leurs adversaires… Quant au département des