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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/300

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de leur marche. Mais il y a deux ans qu’on prépare la descente, et la descente n’arrive pas ? Elle arrivera si vous ne faites pas la paix. Elle arrivera peut-être dans un an, peut-être dans deux, peut-être dans trois ; mais avant que les cinq années soient expirées, quelque événement qui puisse survenir, nous aurons raison de votre orgueil et de cette supériorité que des trahisons vous ont donnée. Quant au continent, ne croyez pas que vous y ayez des alliés. Vous êtes l’ennemi de tous les peuples, et tous les peuples se réjouissent de votre humiliation. Mais parvinssiez-vous à corrompre quelques ministres, les résultats ne seraient pas pour vous : nous aurions sûrement acquis de nouvelles côtes et de nouveaux ports, de nouvelles contrées, et nous réduirions vos alliés à un tel point que nous pourrions ensuite nous livrer tout entiers à la guerre maritime. C’est un singulier orgueil qui vous fait penser que nous prétendions en un jour, en un mois, en un an, venir à bout de votre puissance colossale. Le temps est un des moyens, un des éléments de nos calculs. Ayez recours, dans une telle position, à des complots, à des assassinats, à la bonne heure. Cette sorte de guerre ne vous est point étrangère. On dit déjà que Drake songe à revenir à Munich, Spencer-Smith à Stuttgard et Taylord à Cassel. La France ne souffrira pas qu’ils mettent le pied, non seulement sur le continent, mais dans les lieux où, en cinq à six marches, peuvent se porter ses armées. Les