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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/365

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VII

Cherasco, 29 avril 1796.

Je ne sais pourquoi depuis ce matin, je suis plus content. J’ai un pressentiment que tu es partie pour ici. Cette idée me comble de joie.

Ne vas pas surtout être malade. Non, ma bonne amie, tu viendras ici ; tu te porteras très bien ; tu feras un petit enfant, joli comme sa mère, qui t’aimera comme son père, et quand tu seras bien vieille, bien vieille, que tu auras cent ans, il fera ta consolation et ton bonheur.


VIII

Tortone, midi, le 27 prairial an IV de la République.
(15 juin 1796.)

Ma vie est un cauchemar perpétuel. Un pressentiment funeste m’empêche de respirer. Je ne vis plus, j’ai perdu plus que la vie, plus que le bonheur, plus que le repos ; je suis presque sans espoir. Je t’expédie un courrier. Il ne restera que quatre heures à Paris et puis m’apportera ta réponse.