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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/368

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mutuellement la force de notre passion. Un enfant adorable comme sa maman va voir le jour dans tes bras[1]. Infortuné, je me contenterais d’une journée. Mille baisers sur tes yeux, sur tes lèvres… Adorable femme, quel est ton ascendant ! Je suis bien malade de ta maladie. J’ai encore une fièvre brûlante ! Ne garde pas plus de six heures le courrier, et qu’il retourne de suite me porter la lettre chérie de ma souveraine.


IX

Roverbella, 6 juillet 1796[2].

J’ai battu l’ennemi. Kilmaine[3] t’enverra la copie

  1. Les apparences de grossesse, dont parle Bonaparte dans cette lettre, n’eurent, on le sait, aucune suite, malheureusement pour Joséphine.
    Arnault, qui a connu les deux époux, prétend dans ses Mémoires que madame Bonaparte ne se décida qu’avec une extrême répugnance à rejoindre son mari en Italie. « Pensant plus, dit Arnault, à ce qu’elle allait quitter qu’à ce qu’elle allait trouver, elle aurait donné le palais préparé à Milan pour la recevoir, elle aurait donné tous les palais du monde pour sa petite maison de la rue Chantereine…»
    Le passeport délivré par les Directeurs à madame Bonaparte était daté du 24 juin 1796.
  2. À cette date, Joséphine était à Milan ; et son mari se disposait à emporter Mantoue avant l’arrivée de l’armée de Wurmser.
  3. Kilmaine, né en 1754, d’origine irlandaise, général de brigade, employé à l’armée d’Italie en 1795, général de division en 1796, commandant de la Lombardie, général en chef par intérim en 1799. Mort en 1799. Stratège de premier ordre.