Aller au contenu

Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/405

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

votre départ de Strasbourg. Vous avez passé à Bade, à Stuttgard, à Munich, sans nous écrire un mot. Ce n’est pas bien aimable, ni bien tendre ! Je suis toujours à Brunn. Les Russes sont partis, j’ai une trève. Dans peu de jours, je verrai ce que je deviendrai. Daignez, du haut de vos grandeurs, vous occuper un peu de vos esclaves[1].


LII

Schœnbrunn, le 29 frimaire an XIV (20 décembre 1805.)

Je reçois ta lettre du 25 (frimaire). J’apprends avec peine que tu es souffrante ; ce n’est pas là une bonne disposition pour faire cent lieues dans cette saison. Je ne sais ce que je ferai : je dépends des événements ; je n’ai pas de volonté : j’attends tout de leur issue. Reste à Munich, amuse-toi ; cela n’est pas difficile lorsqu’on a tant de personnes aimables, et dans un si beau pays. Je suis, moi, assez occupé. Dans quelques jours, je serai décidé. Adieu, mon amie, mille choses aimables et tendres[2].

  1. Ce billet, qui est un petit chef-d’œuvre d’ironie aimable, est la preuve que non seulement l’empereur était un homme d’esprit, mais encore que le badinage ne lui déplaisait pas. Voyez la lettre d’Ostende (14 août 1804) où il fait allusion à Hortense et au Congo.
  2. À peu près à la même date, madame la comtesse de Ré-