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Page:Borel - Rapsodies, 1868.djvu/96

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À d’attraits, de pouvoir, la douce voix de femme,
Tu ne m’avais jamais chanté cette chanson.
Oh ! tu me l’apprendras !
                              (Il l’embrasse cavalièrement.)

                            AGARITE souriant.
                                        Finissez, polisson.

                                 ADRIEN.
Eh ! le met est grivois, mais j’aime à la folie
Entendre des gros mots d’une bouche jolie !
                                (Il s’assied sur ses genoux.)

                                 AGARITE.
Bien, ne vous gênez pas ; allons, sur mes genoux !
Le verrou n’est pas mis : que dirait-on de nous ?

                                 ADRIEN.
Nous pourrions bien, ma foi ! semer la jalousie :
Je m’en moque à plaisir, c’est notre fantaisie !
Mais quel air sérieux, tes yeux roulent des pleurs !
Qu’es-tu donc, mon amour ? oh ! dis-moi tes douleurs !
Tu ne me réponds pas, dans ma main ta main tremble,
Tu ne me réponds pas, nous sommes seuls ensemble ;
Je suis à tes genoux… ai-je pu te blesser ?
Dans le sein d’un ami tu ne veux rien verser ?