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Page:Bosquet - Une femme bien elevee.pdf/48

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époux n’avaient passé de meilleurs moments ensemble. Cette bonne contenance à l’arrivée fut du plus heureux effet, et, comme à leur départ, chacun put les applaudir et les envier.

Les soins de leur installation chez eux amenèrent ensuite des préoccupations qui n’étaient pas sans agrément : il fallait parer la maison, ce temple de la famille. Le principal était fait déjà ; mais le confort se compose de tant de détails ! En ce genre, Adrienne savait rivaliser avec Félicien ; ils inventaient, à l’intention l’un de l’autre, mille petites délicatesses de bien-être qui ressemblaient à des raffinements d’affection.

Une autre obligation indispensable remplissait aussi leurs journées : c’étaient les visites officielles qui suivent la célébration du mariage. Dans une ville de province, ces visites embrassent non-seulement le cercle des parents, des amis, des connaissances, mais encore toutes les personnes qui se font une loi ou une habitude des réceptions, et particulièrement les autorités judiciaires, administratives, financières et militaires. Dans ces occasions, Adrienne déployait ses plus charmantes toilettes, et, habile à saisir la manière qui sied à chaque vêtement, elle les