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Page:Bouasse - Capillarité - Phénomènes superficiels, 1924.djvu/21

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qui seriez ridicules. On vous conseillerait, avant d’en parler, de savoir ce qu’ils renferment ; et dès que vous auriez fait le nécessaire pour rapprendre, vous seriez si honteux de votre ignorance passée que vous auriez grand soin de vous taire !

Ne comprenez-vous pas que j’ai derrière moi la masse des gens qui vous connaissent à l’user, vous détestent et dont j’ai reçu les confidences ? que nous, contribuables, avons plein le dos de vos loups ruineux qu’en lin de compte nous acquittons de nos sous ? Dans votre intérêt tenez compte de mes critiques ; les mobilisés dans les poudreries ou dans les arsenaux, les officiers de complément vous ont trop vu pendant la Guerre. Pour prendre un peu de modestie allez à la Joliette voir pourrir la Hotte d’État dont nous ont gratifiés vos ingénieurs des constructions navales !

Nous avions encore un cuirassé ; grâce à vos ingénieurs hydrographes il est au fond de l’eau.

Que vous importe ? vous avez de l’avancement et c’est la princesse qui paie ! Rappelez-vous que la princesse, c’est nous tous, et qu’elle peut à la fin se lasser.




Le professorat n’est donc pas une tâche servile sans utilité pour le savant. Je vais plus loin : si l’on supprimait le professorat obligé, les savants dignes de ce nom le rétabliraient bénévole.

J’affronte ici le suprême ridicule de croire qu’il existe en France des hommes qui pensent comme moi.

À notre époque de battage, poser que c’est un plaisir d’avoir des disciples, de former des intelligences, d’influer sur la manière de penser, dénote une ignorance absolue des goûts et des aspirations de la masse de nos professeurs si désireux de ne pas professer. Peut-être se doutent-ils que pour avoir des disciples, il est nécessaire d’avoir des idées : ils en sont totalement dépourvus ; ils les remplacent par des formules algébriques.

Mais qu’on ne s’y trompe pas. Avoir des élèves ne signifie pas qu’à des heures déterminées on se place derrière une table et qu’on récite un cours. On peut envisager le professorat sous un autre aspect : le directeur scientifique d’un laboratoire n’est qu’un professeur.

De même que dans un hôpital on professe au lit des malades, de même on professe en expliquant le mâniment d’un appareil. En ce sens le chef de travaux pratiques est le plus complet des professeurs ; c’est une aberration que dans nos facultés, dans nos écoles techniques, on considère comme inférieur le métier de chef de travaux, réservant les gros traitements à des gens qui arrivent tout suants deux minutes avant l’heure officielle, rassemblent hâtivement des notes mal classées et ânonnent un cours fait à la hâte. Pressés de courir à d’autres occupations, ils ne pensent en parlant qu’à leur réunion électorale ou à l’assemblée de leurs