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Page:Boucher de Perthes - Voyage à Aix-Savoie, Turin, Milan, retour par la Suisse.djvu/157

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Introduit dans cette salle, j’en admirai les dimensions qui sont, au dire du gardien, de cinquante-huit mètres de longueur sur trente de largeur et six de hauteur. Elle est soutenue par quatorze colonnes de chêne. Vingt-quatre fenêtres éclairent le tout, et quarante-huit bancs de pierre sont disposés pour la commodité de ceux qui voulaient s’asseoir. Il est à croire que ces bancs n’étaient là que pour le public : les membres du concile devaient avoir des siéges moins durs et plus chauds. Dans un compartiment ménagé à cet effet, s’élève l’autel où le pape disait la messe ; on y montre aussi son Missel. Non loin de là est le coffre qui servit de prison à Jean Hus, et le trou par lequel on lui donnait à manger.

La collection contient aussi les portraits de Luther et de Catherine de Bora, sa femme ; des boucliers et autres armes des croisades ; le harnais de 1474 de Charles-le-Téméraire ; un fusil simple de chasse de Napoléon Ier ; un buste grotesque de l’empereur Albert, et quelques broutilles sentant fort le bric-à-brac.

Ce que j’admire le plus à Constance, c’est la vue du lac lui-même. Ce lac est un des plus vastes de la Suisse : traversé par le Rhin, il a soixante-cinq kilomètres de longueur sur treize de largeur. Il a ses marées : on le voit, comme la mer, monter, puis descendre, sans qu’on ait pu jusqu’ici s’en expliquer nettement la cause.