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Page:Boucher de Perthes - Voyage à Aix-Savoie, Turin, Milan, retour par la Suisse.djvu/252

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et rôti ; à quatre heures, café, pain et beurre ; à huit heures, riz au lait, fromage et pain. Pour boisson, un carafon de vin à dîner et un autre à souper.

En faisant un mouvement, nous voyons d’autres montagnes, des glaciers, et encore le lac sur lequel la vue s’étend au loin ; le Rhône, l’Arve, des maisons de campagne, notamment celles de M. Dufour, de M. Robert Peel, de M. Bartolony qui a donné cent mille francs à la ville pour un jardin botanique.

Je reconnais, à distance, la colline où est la campagne de mon ami et compatriote le comte de Riencourt.

Tout ceci forme un magnifique ensemble.

Au total, j’ai bien employé mon temps à Genève. J’avais une bonne voiture et un cocher qui connaissait les lieux, enfin un cicérone qui avait une certaine instruction. Ils m’ont fait voir, en quelques heures, ce que, seul, je n’aurais pu visiter en trois jours : il est vrai que j’étais favorisé par un temps magnifique.

Les hôtels de premier ordre sont fort chers à Genève. Les salons sont riches, les valets parfaitement mis, les tables couvertes, comme en Angleterre, de cloches d’argent ou de plaqué, sous lesquelles les plats restent invisibles, et qui le sont presqu’encore lorsqu’on enlève ces brillantes couvertures qui cachent toujours une trahison. La vérité est que les dîners dorés de Genève, qui coûtent quatre francs à table d’hôte, sans compter le vin, ne valent pas même les dîners de deux francs de Paris. Cependant la vie n’y doit pas être chère, si j’en juge à ce qu’on donne pour un franc par jour à l’asile des vieillards, et aux prix indiqués pour les hôtels de deuxième et troisième ordres.