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Page:Boucher de Perthes - Voyage à Aix-Savoie, Turin, Milan, retour par la Suisse.djvu/82

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dont la terre, me dit l’ingénieur, se vend de trois à quatre mille francs la giornata ou huit cents mètres carrés. Ce pays est certainement l’un des plus riches du monde.

Verceil, situé près du confluent du Cervo et de la Sésia, est dans une position charmante. On cite sa cathédrale, ouvrage moderne décoré de quelques bonnes peintures.

Après Verceil, nous rencontrons le pont de la Sésia, que les Autrichiens ont fait sauter lors de leur retraite. Il est réparé.

Nous voici à Novarre. Quand j’y passais en 1853, un officier, acteur dans l’affaire, m’en faisait alors la description. Aujourd’hui, c’est à mon tour de la répéter à mes compagnons de voyage qui, sur ce point, en savent moins que moi. J’oublie souvent ce que j’écris, mais rarement ce qu’on me dit. En échange, le capitaine de carabiniers, qui a assisté à la bataille de Magenta, m’en fait le récit sommaire, car nous en approchons.

La campagne est toujours luxuriante ; les mûriers y contribuent beaucoup. Nous voici à Trecate ; les champs sont couverts d’épis dorés de blé de Turquie ; toutes les maisons ont un extérieur propre et annonçant l’aisance, et peu de semaines avant, nos armées couvraient ce pays. J’ai peine à en croire mes yeux. Les soldats d’aujourd’hui sont véritablement des saints, comparativement à ceux d’autrefois : alors il fallait des années pour faire disparaître les traces de leur passage, maintenant des semaines suffisent.

Nous passons le Tessin sur le pont de Buffalora qui vient d’être refait. Les Autrichiens en ont fait sauter