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Page:Boulain - La Fontenelle, Vie du partisan ligueur, 1895.djvu/30

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la fontenelle

ces brigandages, vint attaquer le repaire de Coëtfrec, où il avait laissé des troupes… Celles-ci furent forcées de capituler, et d’abandonner la place… La Fontenelle à cette nouvelle qui lui parvint par un soldat échappé au massacre, n’en devint que plus furieux, plus audacieux, et sa bande partageait ses sentiments… Alors il donna le nom de représailles à ses cruautés.

Kermélec, de Vannes, prudent et de bon conseil, lui était dévoué… Il ralliait par son influence les plus turbulents de la bande… Tanguy, choisi pour Lieutenant à Vannes, ainsi que Jérôme Kervel, maintenaient le fanatisme qu’inspirait la vue du panache rouge toujours porté par le chef… Celui-ci avait adopté casque et visière historique qu’il ne relevait jamais… La troupe ne pouvait donc se rendre raison de son jeune âge.

Sans posséder un grade bien distinct dans la troupe, un troisième avait une réelle autorité sur les ligueurs indociles… il s’appelait Rheunn, René. Il était natif de Poullan, près Douarnenez. De haute taille, âgé de 28 ans, ses longs cheveux noirs flottaient sur les épaules, comme aux vieux celtes. Les traits de son visage basané, avaient une inconcevable expression d’audace et de finesse.

Jamais il n’avait abandonné le costume de son village, une armure ne lui allait pas, par-dessus ses braies bouffantes. On voyait simplement qu’il faisait partie de la troupe, par une longue épée qu’il portait à sa ceinture de cuir… Celle-ci soutenait en même temps un large coutelas, qui lui tenait lieu de poignard.

Guy Eder l’aimait beaucoup, l’estimait fort pour son dévouement surtout pour son audace.

« Si dans une mêlée, mon brave Rheunn, tu