Aller au contenu

Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/379

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

même ſembloit l’offuſquer. Il a exigé que je lui promette que tu n’entrerois pas chez lui ; il faut laiſſer paſſer ce premier moment ; avec de la douceur, nous réuſſirons ſûrement à le ramener. Au reſte, ſa bleſſure eſt légère, & le Chirurgien aſſure qu’il n’y a aucun danger ; cette nouvelle, ma Fille, doit calmer tes inquiétudes. Mylady m’a conduite dans ma chambre, & elle a voulu abſolument que je me couchaſſe ; il ne m’a pas été poſſible de fermer les yeux. Dès ſept heures du matin j’étois à la porte de mon Époux ; j’y ſuis reſtée juſqu’à neuf heures ſans entendre le moindre bruit : le Valet-de-Chambre qui m’a apperçue, m’a priée les larmes aux yeux, de ne pas entrer. — Il m’en coûte horriblement, Mylady, pour remplir en ce moment les ordres de mon Maître. — Mylord eſt donc décidé à ne pas me voir ? — Hélas ! Mylady, c’eſt ſa volonté du moment, ſûrement il en changera avant peu. — Vous lui direz que je ſuis venue & que je me retire pour ne pas lui déplaire. Ma Belle-mère l’a vu ce matin, il paroît toujours outré contre moi, contre moi qui donnerois ma vie pour ſauver la ſienne. Mylady lui a aſſuré que je n’étois