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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/391

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fuſer de me voir, le moindre éloignement à ma juſtification me déſeſpéreroit… J’entends du bruit, c’eſt lui… Mylord Clemency attend la Perſonne qui lui a écrit ; voilà ſa réponſe : j’y vole, je ne fermerai ma Lettre qu’à mon retour …

Continuée deux heures après.

L’explication a été vive, mais je me flatte d’avoir abſolument détruit les ſoupçons jaloux de Clemency ; il m’a écouté d’abord avec aſſez d’impatience, ma préſence avoit répandu un ſombre farouche ſur toute ſa perſonne ; mais à meſure que l’éclairciſſement ceſſoit d’être douteux, ſon front reprenoit de la ſérénité ; lorſqu’il a eu fait la lecture de l’écrit de Nilevar, il lui eſt échappé un ſoupir, & il s’eſt écrié : Les apparences ſont bien trompeuſes : Quoi ! ce n’eſt pas avec vous que je me ſuis battu ? Ô mon cher Clarck, je ſuis bien coupable, ma vie ne ſera pas aſſez longue pour réparer l’énormité de mes fautes. J’ai parfaitement bien compris qu’il vouloir parler de ſa vertueuſe Épouſe ; mais pour le tranquilliſer, j’ai eu l’air de prendre le change & de croire que ſes regrets ne concernoient que moi,